15 décembre 2010

Grand'Zoreilles



Ce qui est bien, à l'hôpital, c'est que la nuit Grand'Zoreilles devient vivant. Dès que la lumière est éteinte et que l'infirmière est partie, il ouvre ses yeux et se met à parler et à gigoter dans tous les sens. Je me demande comment il fait pour tenir toute la journée comme ça, sans bouger, tout mou, comme une vieille peluche. Sûrement que ça doit être super difficile de voir défiler les médecins, les infirmières, mes parents, sans rien dire. Du coup, la nuit, il se rattrape. Il a des tas de choses à me dire. Je n'ai plus qu'à l'écouter parler. Et c'est drôlement intéressant d'entendre sa journée vue par les yeux d'un faux lapin en peluche. Il pense que les infirmières sont des colombes, que les médecins sont des bonhommes de neige, et que mes parents sont un roi et une reine. Ça transforme mes journées en histoires bizarres. J'adore ça. Dommage que ce soit un secret. Parce que je suis sûre que si les grands entendaient ça, ils verraient le monde tout autrement.

(Illustration Noémie Weber)

5 commentaires:

Sardine a dit…

Comment on va faire pour s'en passer?!
Hein! Comment???
Elles sont tellement... tout, tes histoires de Poches.
Pfff...

Anne Loyer a dit…

Grandes z'oreilles et grande-petite histoire !!! C'est trop bien !!

cieloysol a dit…

encore de la douceur, et de l'espoir, et du rêve, là où on ne s'y attend pas ... c'est trop beau .

Gwendoulash a dit…

ha c'est sur qu'à l'hôpital on en a besoin , du rêve !

Marta Bilecka a dit…

Nice girl even though she isn`t feel good :}